Le corridor, à l’ombre des néons, Est encadré des visages qui s’en vont Sous la poussière, étau du temps, Les lèvres affichent un sourire flétrissant.
Au seuil ils sont vieux, ternes et gris ; À l’issue ils respirent encore la vie. Les traits semblent vieillir, étrange phénomène, Ainsi que ceux auxquels ils appartiennent.
Le monde ne revient pas en arrière, Dans l’oubli, le début reste et erre Alors que déjà, à la fin, les souvenirs Fantômes fugaces, s’effacent, feignent de fuir.
Les portraits, séparés par les portraits, S’accrochent, jettent des yeux désespérés, sans arrêt, Pleurent de ne rien pouvoir faire, Hurlent de panique et d’une crainte claire.
Hélas, le temps efface les amitiés, Les visages ne sont plus que de papier, Les yeux ne brillent plus entre complices ; Les néons du temps ont décoloré les iris.
