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Francis LEDER

Le cavalier et les roses

Un jeune homme allait à cheval
De son village vers un autre
Et dans le climat estival
Du beau pays qui est le nôtre,
Il arrive que la chaleur
Dès le matin, soit étouffante ;
Alors, en quête de fraicheur,
Il trouva la forêt plaisante.
Dans la futaie, faisant chemin,
Il sentit un parfum de rose
Et ce réflexe est bien humain,
Il voulut comprendre la chose.
En suivant cette émanation,
Il conduisit donc sa monture
Pour arriver près d’un buisson
Comme en sait créer la nature :
Grand, beau, et feuillu à foison
Entremêlé de plants sauvages
De grands rosiers en floraison.
Il put s’y trouver un passage ;
Pour s’en approcher au plus près
Il avança sous la charmille,
Et debout sur ses étriers
Il huma fleurs et bulbilles.
Puis voulant en faire un bouquet
À offrir en gage à sa belle
Il résolut, petit futé,
De monter debout sur sa selle.
C’est à ce moment décisif,
Pendant cette instable posture,
Qu’une guêpe piqua au vif
Le cheval juste à l’encolure
Poussant la bête à se cabrer,
Se dérobant sous la souffrance
En oubliant son cavalier.
Et c’est là qu’intervint la chance :
Le jeune homme ne tomba point
Mais resta pendu au feuillage
Bien accroché par son pourpoint
Aux épines dans le branchage !
Il ne fut secouru qu’au soir
Par des promeneurs en vadrouille
Qui passaient par un grand hasard
À la recherche de cornouilles.

Lecteur, que ce petit roman
N’ait pas connu de fin tragique
Ne peut pas, bien évidemment,
Être pris pour emblématique ;
Car la leçon à retenir
C’est bien que le danger réside
Là où la quête de plaisir
Sur les sens et l’esprit préside !