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Eugénie ROLIN

Les Voyageuses

Foulant les sols d'herbe et les bas-côtés
Les yeux près du coeur, en quête de liberté
Sous ce soleil si timide du mois de mai
Portées par le chant du vent des forêts
Ensemble, nous partîmes dans la nature,
Découvrir le monde, une belle aventure.

La voici, cette grande Dame bétonnée
Si immense, grise, squelettique,
Semblant perdue, laissée, abandonnée
Forte cependant, splendide basilique
Les plantes la caressent, le long de ses murs,
Et s'enlacent dans une beauté des plus pures.

En son sein, la vie s'éveille,
S'anime au milieu de ces feuillages dansants,
Nous forçons, d'une chaîne à ces portes si vieilles
Et la Dame nous défie, elle attend.

En trois bons quarts d'heure tant acharnés,
La grille s'ouvre sous son regard bienveillant
Nous entrons, voyons de nos yeux brillants,
L'esprit doucement sombre d'un projet mort-né.

Un rayon de soleil traverse la charpente,
Illumine l'intérieur du corps inerte
De cette belle église, elle se ravive,
Au contact de la lumière blanche vive
Et d'une pluie légère, à peine perceptible,
Elle tombe à nos pieds, sur la peau sensible.

Près d'elle, des maisons et des cartes,
Laissées là comme dans une fuite,
Nous voyons notre vie à travers ces signes,
Qui semblent étrangement suivre une ligne,
Celle du destin, que le temps révèle
Et dénoue là, dans la surprise surréelle.

Nous entrons et nous asseyons,
Du vent et de l'eau, nous nous abritons,
Je m'installe à ton côté et me rapproche,
Un champ magnétique semble nous vouloir proches.

Une chaleur, d'une ardeur apaisante,
Attire nos deux corps d'une force plaisante.
Alors que le soleil revient et sort,
Je souris en pensant à ton coeur d'or.

Un moment, je vois tes yeux se noyer
Par pitié, n'aie pas mal, je serai là
Je le sais, je sens ton esprit fort las,
Je ne peux supporter de te voir larmoyer
Ta souffrance me torture intérieurement,
Comme cette chose que je ressens follement.

Ta main croise la mienne et l'effleure,
Dans un mouvement nos doigts se croisent,
S'entrelacent, doux et fins comme l'armoise,
Dévoilant ce qu'il y a, sans aucune peur.
Je voudrais rester pour toujours comme cela,