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Etienne CHAMPOLLION

Roman

Soir de juin, une femme aux yeux remplis d’embrun,
Passe là devant vous ainsi que son parfum.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Accoudé à un bar vous buvez votre bière,
Alors qu’elle tout bas fait cligner sa paupière.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Son regard vous traverse et vous lui tendez l’œil,
Heureuse elle s’en vient à vous faire un accueil.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Elle vous prend la main d’une fausse magie,
Vous jouez l’amoureux, dans le corps une orgie.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Quelques instants plus tard, étendu dans ses yeux,
D’ardentes voluptés éclaboussent vos cieux.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Jouant de votre cœur comme d’un violoncelle,
Elle vous prend criant « que votre bouche est belle »

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Là se meurt un baiser sur vos lèvres en fleurs,
Eclatant une mer où les sens sont haleurs.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Vous peignez un tableau, éphémère et mystique,
Drapé sans point de mot d’un plaisir fantastique.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Puis un flot de silence envahit votre esprit,
Tel un vide abyssal où jamais l’on ne rit

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !

Au matin vous rentrez d’une larme ineffable,
Heureux comme un enfant, loin de l’épouvantable.

Et ce pale cadavre infâme et pourrissant !
Que vous serez un jour, vous si heureux jouissant !