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Etienne CHAMPOLLION

Préface

I

Poésie ! Apollon ! Est-ce toi que je peins,
Sous ma Jeunesse nuit du mot et de la phrase
Eclose des mes nerfs, du Vice et de l’Extase,
Traînant à mes repas comme d’uniques pains.

Je ne suis point le fils du père De Malherbe,
Et mon encre groupie aux géants de cet Art,
Ne prétend nullement dans son plein avatar,
Leur Génie inviolé des lyres et du Verbe.

Mon Ame je décris, toute sa confession,
Est-ce là le devoir, l’amende du Poète ?
Non, le Poète n’a pour seule loi honnête,
Que d’ écrire d’un sang l’immortelle Passion.

La Passion des parfums vierges et impures,
Des Gouffres et des Cieux, de leurs lubricités !
Car il est des secrets comme des vérités
Que le Poète seul perçoit en leurs lectures.

II


Quant à moi ondulant dans de bien pauvres vers,
J’offre de par ce livre aux Voyants des nuées
Mon plus vivant hommage ; Ah ces tendres ruées
De mon cœur à leurs mots d’argent - Les pleurs ouverts.

Et si, souvent ma plume épouse le classique,
Apollon ne vois-là que mon triste regret,
De n’avoir point pu vivre en ce siècle si vrai ;
Oui j’aime son Eclat, ses traits et sa musique !

Ô Mort emmène-moi dans mon plus long Sommeil,
Au temps du grand lyrisme et des cafés d’absinthe,
Je ne crois plus en l’Art dans ces heures sans teinte,
Emmène-moi d’un vers dans ce monde vermeil !

Je veux boire l’odeur des pianos de Montmartre,
Je veux sentir les vents de ses moulins charmeurs,
Joindre mon vers ancien sous toutes les clameurs
D’un Temps aux coins charmants comme bois au teint dartre.