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Etienne CHAMPOLLION

Les ultimes jouissances interieures

Depuis que la faucheuse a projeté ses ombres,
Dans mon crâne jadis empli d’or et de beau,
Je perçois les secrets des roses les plus sombres,
Et ressens je l’avoue, un brin de renouveau.

Mes cieux entiers voûtés d’ocre et de sécheresse,
J’ai pissé le dernier des sanglots de mon cœur,
Oh ne crois pas lecteur que c’est ici Tristesse,
Le mal a son Léthé, son doux et sa liqueur.

Et je passe des nuits immensément perverses,
Toutes peintes d’Alcool et de rêves amers,
Où les raisons d’enfant sous de longues averses,
S’inscrivent à la morgue et fanent aux enfers.

Ha quel puissant désir et quelle aube nouvelle,
Quand la fragrance éclot du crime et du caveau
Le corps alors réjoui et jusque à la cervelle,
Exulte son tumulte intime – Ô lent bourreau.

Fatum ! Evanescence ! et dont le plus horrible
Est la lèvre muette et l’horizon trop sourd
Comme l’astre couchant qui à l’heure terrible,
Ne dit et n’entend rien puis s’en va d’un pas lourd.

Nul effroi dans mes jours, nulle grande folie,
Je vis et je demeure en un silence clôs
Rempli de repas froids et de mélancolie ;
Dans mon âme pourtant la beauté des sanglots

Les beautés du néant, des cris et des potences,
Car aux portes de Baal, les larmes en chaleur
Toutes atrocités, toutes noires sentences,
Se mêlent à fleurir mon ultime haleur.