Les fleuves passeront dix mille fois encore Les trains rouleront tous à taire le sanglot Et moi seul devant l'aube écorchée et sans mot Je me cacherai froid de la nuit qu'elle odore. .
Les mois de juin seront de grands champs asséchés, La chair de nos vergers mastiquée en silence, Dans la lente agonie et le poids de la lance Que les destins cruels vous portent attachés !
Quand on a tout perdu, et la mort et le rêve Que les routes vous sont d'éternelles rondeurs Que vous ne savez plus le parfum des ardeurs, Qu'il n'est plus de beauté à marcher sur la grève.
C'est bien seul que l'on aime et seul que l'on se perd, Quelles flammes d'aimer, quelle gerce de perdre, Gerçures en éclats et feux flottant sur l'Erdre ; Dans l'odorat splénique et premier nombre impair.
Explosent à midi d'acides solitudes, Dans le bleu décollé, dans le crâne fuyant Qui effraye la tombe et s'en vont alliant La peine et la tiédeur dans de longues études.