Les Persécutions
Toute mon Ame dépouillée,
Sous des orages d’illusions,
S’en ira tôt, froide et mouillée
De toutes ses persécutions.
Car elle veut fuir l’ivresse,
Du Temps comme un vivant marteau,
Cognant en sourd et puis sans cesse
Mille et un mots en son cerveau.
Et cet horrible, infâme vice,
Qui, le cœur faible et le vin chaud,
Prête aux Enfers un grand service,
Monter soi-même l’échafaud.
Il est souvent aussi ces charmes
Au goût de chien et tant pervers,
Que l’Ame tiède et sans gendarmes
Masturbe avec de jolis vers.
Ces longs tombeaux, beautés sacrales,
Ces Gouffres sales sans cloison,
Où les jouissances sépulcrales,
Aiment à narguer la raison.
Le pleur aussi lui persécute,
Quel charme ces longs sanglots,
Vieux de l’automne ou d’un pute,
On s’en fou bien les yeux enclos.
Et puis tous ces pauvres cadavres,
Qui donnent l’air à l’Esprit,
De côtoyer d’ultimes havres,
Joyeux, jouissant qui peste et rit.
Et je connais bien d’autres choses,
Ha ces désirs tant infernaux,
D’aller chier sur toutes roses,
Ô frustration de tristes veaux.
J’oubliais l’or, l’Aube et le bronze,
Aux mille et quatre vingt ardeurs,
D’aller courir auprès d’un bonze,
La Confession de nos horreurs.
Car les reflets sont de biens Belles,
Et je vous veux morts et brûlés,
Ô mes miroirs, Ô mes fidèles,
Le Caveau, Baal, tout adulés.
