Chambre pluvieuse aux murs suant des larmes froides, Dans le matin chargé d’Ennui et de tiédeur, Vous êtes là glissant sur des pentes trop roides, En quête du Léthé ou d’un brin de candeur.
Jours tristes et amers, mornes et léthargiques !
Un firmament vaincu au plafond qui se navre ; Gouttants les robinets suintent des regrets, Dans l’Esprit vous sentez un parfum de cadavre, Rempli de longs sanglots et de trop lourds secrets.
Jours tristes et amers, mornes et léthargiques !
C’est un caveau voûté, l’horloge y traîne l’heure ; Le néant vous enferme ainsi que les volets Fermés, l’horizon meurt, même le soleil pleure Comme il pleut des tombeaux dans nos cranes violés.
Jours tristes et amers, mornes et léthargiques !
Vos bras sont les barreaux d’une prison rouillée, Vous êtes une larve au portrait ténébreux, Le rêve plein de marbre et l’âme dépouillée, - Tout bas vous entendez des thermites heureux !
Jours tristes et amers, mornes et léthargiques !
Passé l’aube sans nom, la pendule criarde Détonne enfin midi dans de violents coups sourds, Assommant votre cœur où plus rien ne s’attarde, Rien qu’une triste fleur aux pétales trop lourds !
Jours tristes et amers, mornes et léthargiques !
Consumant lentement votre corps en poussière, Jaillissent dans un coin d’humides feux follets ; Dans un dernier soupir vous fermez la paupière, Pris dans l’âpre et le noir de sépulcres filets !
