Logeant depuis toujours dans les yeux des cyclones, J’ai vu ce que nul homme a pu voir à ce jour, Les tourments de vos cœurs s’élevant à ma tour, Vos esprits arrachés et du Diable vos clones !
J’ai vu l’Ennui lui-même étendre sa froideur, Lors des longs ouragans au plein soir anonyme ; Vos effrois de la mort quand le vide s’anime, J’y ai même perçu des frissons d’impudeur !
Au cœur des brouhahas de vos larmes volantes, J’ai vu votre insomnie et vos rêves amers, Vous éprendre du mal comme prennent des mers, A l’heure où vous partiez pour des fêtes galantes…
J’ai vu vos vérités s’éprendre du néant, La jouissance du crime et son sombre trophée ! Et je sais votre rire à la quête d’Orphée, Ainsi que votre peur au paradis béant !
Car j’ai vu s’envoler dans les grandes tempêtes, Vos rêves de Satan, tant lugubres mais beaux ; Ce désir infini à narguer les tombeaux, Magnifique et souffrant ; je sais vos fleurs muettes !
Oui lecteurs je vous hais plus loin que le pamphlet, Et je verrai un jour l’envol de votre spectre ! Braves lecteurs au drame O bien pire qu’Electre, Mais lis-moi car vois-tu, tu es mon doux reflet !