Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Etienne CHAMPOLLION

La Chute : Le théâtre

Connaissez vous madame aux dimanches en liesse,
Les théâtres déserts où personne ne dort,
On y sent les odeurs du spectre d’un lindor
Et d'autres du plancher tout grincant de vieillesse

Le firmament se teint de peintures brumeuses,
Que l'on fixe toujours imbécile et rêvant
De lumière éclatante au milieu du couvent,
A se plonger content dans les scènes fameuses.

Ca suinte le silence à même l’araignée
Qui vous trouve ma foi parfaitement fautif
Il ne tenait qu’à vous d’ouvrir contemplatif
La porte de ces lieux à la brune soignée.

Et vous marchez rampant jusqu’à baiser la fosse,
Et vous marchez rampant jusqu’au dernier balcon,
Il n’est que vous bien seul au rêve de faucon,
Mais les cieux sont bien bas et la rose bien fausse.

Nulle faim c’est acide un tombeau rouge d’ocre,
Les affiches ne sont que des noms incertains,
Que vous ne croyez plus et donc même certains
Sifflent sans s’arrêter dans la salle médiocre.

J'aime pourtant fouler les coulisses désertes,
Où deux ou trois miroirs étendent dans l'obscur
Un visage à demi qui embrasse le mur
Comme on brise l’horloge aux minutes inertes.

Madame sachez que mon cœur est ce théâtre
Lorsque depuis l’adieu chaque nuit sans vous
Porte l’éther lugubre, ainsi va mon courroux,
L’Absence en est depuis la bien pire Marâtre