Venez-à moi, tendez vos yeux, Auprès des eaux de la rivière, Où des reflets fort amoureux, Sauront fermer notre paupière, Et décorant comme d’un lierre, Mon pauvre cœur évanoui, De votre beau, cette lumière, Qui me prendra comme une nuit.
Puis à la brune, ode et soyeux, Un rayon sur votre crinière, Invitera mes doigts joyeux, A se glisser d’une manière, Où même le plus grand des dieux Serait jaloux, puis à minuit, Nous fixerons le haut des cieux, De notre lèvre il fera « oui ».
A cet instant Ô merveilleux, Tout deux marchant dans la clairière, Des doux baisers au goût d’adieux, Se sculpteront en or dernière, Je rentrerai à ma chaumière, A vous rêvant toute la nuit, De vous revoir dans la lisière De la forêt où l’amour jouit !
Des parfums doux et de bruyère, A l’heure où le soleil s’enfuit, Venez-à moi d’une amour fière, Nous aimerons ces vers sans bruit.