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Etienne CHAMPOLLION

Députhanatos

Reposant sur un lit tel en un sanctuaire
Vois mon corps vieux caveau à mon esprit lassé,
Le mal comme un amant et le cœur trépassé,
Je languis sans trembler la chambre mortuaire.

Draps verts couvrant ma peau, Ô pauvre saint-suaire ;
La parole perdue et le cerveau tassé,
Il n’est plus de jouissance à mon être passé,
Que celui de mes os à gagner l’ossuaire !

Combien de temps encor de souffrance et d’ennui,
Combien d’attente encor et de sang et de nuit
Devrai-je attendre en vain jusqu’ à l’heure dernière ?

Ô vous hauts députés, ministres, sénateurs !
Ô faussaires de Dieu, de ma mort détenteurs,
Laissez mon âme aller vers l’ultime lumière.