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Etienne CHAMPOLLION

Cent milles morts

Rien ne meurt et je change une tiédeur nouvelle,
Toute vierge d’Opium autant que de sanglot,
Car il loge en mon Ame une fraîche cervelle,
Renaissant aux lueurs du matin bel éclot.

Mais qu’elle peste un mort dés la première ombrelle !
- Doux rayons de candeur fanant sur le hublot,
A mon Esprit tenté par une nuit trop belle,
Suant en feu les grogs et des gouffres à flot.

Et j’attends les tambours, et j’attends la sentence,
Que mon crâne pourri prenne enfin la potence ;
L’Aurore charitable épousera mes vœux.

Il est souvent hélas sous cieux d’orage,
Des matins explosés de noir et de carnage,
Le cerveau cadavrant jusqu’au dernier cheveux…

…Et d’étranges odeurs comme d’un sarcophage…