Dans d’atroces enclos, les âmes abattues, Tirent en se levant d’insonores fusils, A mordre l’univers de leur froides statues Qui se décharge de ses grills.
Les chats puissants font garde aux tombes entr’ouvertes, Et puis s’en vont dedans comme dans des maisons ; L’on y voit quelquefois des sortir des odeurs vertes, D’impénétrables horizons.
Les soirs sont évitants et les matins humides, Comme si le cadavre aspirait en corbeau Chaque grise rosée aux saveurs insipides, Telles les larmes du tombeau
II
Croyez-vous mon amour que l’on s’adore encore, Croyez-vous mon amour que l’on baise toujours, Je voudrais à nos morts de long parfums de flore, De longues couches de velours.
Ainsi d’autres passant, poètes de la lune, Contempleront saisis de longs gémissements, Chaque jour, chaque nuit dans la fausse commune, Sur un grand lit fait d’ossements.
