Je fréquente une grotte, un endroit tranquille. Un havre pieux, propice aux égarements. Par-dessus elle, un promontoire fragile, Où poussent des lierres qui flottent au grès du vent.
Tendus, ils plongent, bercés d’ivresse céleste. Oscillant en coulures de cierges mous et dévots. Frêles et droits sur leurs sièges rupestres. S’enchevêtrent racines, nourricières et prévôts.
Les lierres dans les nues s’exaltent en filoches. D’où poussent d’incongrues jets blancs dépouillés, Des bras aveugles tendus vers l’accroche, Leurs récentes racines, rabougries et privées
Offrent des franges somptueuses au caveau. Libres mais seuls, tous ces pauvres ballants. Dansent aux brises en un vert manteau, Mais finiront scindés, usés par les Saillants.
Eux, Les vieux se nouent en cordage lové, Entrelacs sauvages qu’agglutinent en pelotes S’étreignent sans pudeur aux proches opposés En rigide tronçon touchant terre à la grotte.
Nous sommes comme les lierres fragiles Pied solide errant dans nos fratries. Loin des vieux, d’une accroche docile Tomberons cisaillés, en couronne flétrie.
