J'avais pris le bus pour me rendre Une dernière fois à la clinique La route que je devais prendre Longeait des usines chimiques.
De hautes cheminées laissaient Echapper des fumées noires vers Le ciel. Vue triste que je regardais En songeant aux patients au travers
Des années que j' avais soignés Ils me racontaient l'histoire de leurs vies La persistance des frustrations passées Leurs aliénations de la société, des amis
Ils parlaient de leurs souffrances, malheurs Angoisses, de bipolarité, de schizophrénie De la colère, haine, violence. de leurs peurs De leurs dépendances, leurs toxicomanies.
Ils disaient qu' ils recherchaient la paix Qu'ils voulaient échapper à leurs tourments Aux souffrances, être à nouveau satisfaits Retrouver le dignité, aller de l'avant
Ou allaient-ils comme Sisyphe souffrir Eternellement. Ils parlaient du passé Omniprésent, leurs pensées de mourir La haine ressentie, ils se détestaient
Pour les abominations commises. J'étais là pour les écouter, aider Pour les réconforter, que je les avise Sur la voie à suivre, pour leur donner
De l'espoir, soulager leurs souffrances. Je les remerciais pour leurs sacrifices Les traitais avec respect, reconnaissance. Je leur rappelais que le temps était propice
Pour renoncer à la colère, aller de l'avant Qu'il fallait avec courage prendre la voie De la guérison qui passait dorénavant Par l'espérance, l'amour et la foi.
C'est avec tristesse que je leur ai dit Au revoir, que je les remerciais pour Avoir tant sacrifié à la mère patrie Et que je me souviendrai d'eux toujours.
C'est avec joie que je les ai soignés C'est avec gratitude que je me retirais. Mes amis, les vétérans, vous m'avez donné Courage et vitalité au fil des années.