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Didier MERAL

1693 la machine infernale

Une seule fois la cité des corsaires fut en péril…

1693 la machine infernale


Mille six cent quatre vint treize , cet an de grâce
Rappelle aux fiers malouins qu’un jour la belle ville
Faillit être engloutie par la grâve menace
Que les brittons brandirent sur la cité tranquille…

Lassés par les captures des navires corsaires,
Les anglois conçurent quelque abomination,
Un bateau qu’on eût cru de Satan l’émissaire
Fut expédié par la perfide Albion

Chargé de poudre, de poix, de soufre, la nef de mort
Portait en son horrible sein des toiles goudronnées
Des pistolets chargés, des boites de Pandore,
Et l’on mena tout près le gallion damné

Neptune courroucé ordonna à Eole
Que les vents soufflent à l’encontre de ces noirs desseins
Qu’à la faveur du soir, cette course folle
Fut déviée vers un roc, brisant l'hydre marin.

Le navire explosa loin de la poudrière
Et il y eut alors une boule de feu
Qui vomit sur la ville un déluge de fer
Soufflant les toits, les vitres, à la ronde sur deux lieues

Le granit trembla jusqu’au cœur des remparts
Mais il n’y eut tout autour du rocher d’Aaron
Nulle victime dans les décombres épars
Et trône encor l’inexpugnable bastion

Au matin la marine du grand roi soleil
Gaiement bouta l’anglais loin du fort breton
L’immense citadelle tirée de son sommeil
Fit toner longuement ses bordées de canons !