Le ciel céruléen étale le printemps Sur un tapis de fleurs ; Leurs pupilles scrutent l'azur. De leurs regards pleins de couleurs, De leurs désirs pleins d'ardeurs, S'enfantent un parfum de fantaisie, Sous le souffle printanier, Sous le gai bourdonnement.
Mille pinceaux ensoleillés Teintent d'azur printanier La canardière esseulée ; La fièvre s'empare de la gent aviaire : Le canard nasille à jabot déployé, Au printemps, la canne se fait coquette ; La plaine prend des allures nuptiales Dans un foisonnement de verdeur.
L'écume du printemps Bleuit la crête des vagues Qui frappent nonchalamment La poudre des terres abandonnées. Le zéphyr des âmes envolées Berce les vastes eaux Dans un ressac attendrissant ; Sur les rives apaisées, le printemps clapote.
Les journées de printemps, Brillant à travers les ajours de la nuit S'étalent en longueur ; Couvrant de lumière les matins de l'amour, Réchauffant les midis de la passion, Éclairant les crépuscules du sentiment, Le printemps écorne la noirceur En une multitude de tendresses.
Le printemps de l'amour S'habille en robe d'été ; Sous la légèreté des dentelles, D'aucuns goûtent à la bagatelle.