Pour y trouver, pour y chercher Une mélodie, un je ne sais quoi, J’ai usé sur le clavier mes doigts. Tantôt blanches, tantôt noires, Tantôt tristesses, tantôt espoirs, En moi les notes chantaient.
L’esprit, envahi de mélancolie, Choisissait les accords associés Aux grès du chant composé. Puis, couchant sur le papier Cet air enivrant de beauté, Ma tête tourna, et m’endormis…
Oh ! belle muse qui par ta bonté Me donne le pouvoir de créer, Laisse en moi couler le repos, Que de sa lyre chantait Sappho. Accorde-moi un instant le plaisir Du créateur, pour ne pas te maudire.
Je voudrais : des sommeils sans fins, De ceux qui de leurs doux parfums Embaument les rêves de douce volupté ; Des terres aux êtres enchantés Couvertes de mille merveilles ; Des lacs couleur vermeille.
Que serais-je sans votre bienveillance ? Peu de chose à l’évidence ! Je le sais et vous remercie Mais laissez du temps à mon cœur, A ma tête, pour que sans rancœur Je revienne vers vous en ami.
…Le regard troublé de lumière, Perdu, aveuglé, puis le noir… Le corps courbé, posé sur la pierre…
Pour composer une mélodie, J’ai donné mon corps, mon esprit, À la muse qui tenait ma vie. Elle donna l’éternel repos À ma complainte, sur l’île Lesbos. Depuis ma musique est sanglot.
