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Constant ORY

Je pense …

Je pense...
Je pense à ces hommes incrédules
Dont la tête est une panse
Et la vie un pécule
Savent-ils que la vie est éphémère
Et que bientôt sonneront les dernières symphonies
Savent-ils que la maternité d’une mère
Est une ballade pleine d’harmonies
Sur leur visage hautain se lit la terreur
D’un monde à la dérive
Qui va s’éclater à la moindre erreur
Et mon ventre de faim crève
Je pense aux enfants d’Ethiopie
Dont la vie à l’horizon est une utopie
Et les derniers instants sans liesse
Je pense au monde injuste
Qui veut paraître juste
Monde des amours fades
Monde des joies laides
Je pense à tous les hommes d’opinion
Qui luttent contre les oiseaux nocturnes
Ayant en Somalie éteint les lampions
Sur la vie d’enfants vivant d’aumônes
D’enfants au ventre affamé
D’hommes au regard innocent
Couvert de sang
Dans ce monde de paumés
Avides de matériel
Même si ma douleur est plurielle
Parce que laissé par les miens
Je planerai comme une hirondelle
Pour me défaire des liens
Qui m’emprisonnent sans raison
Je voudrais m’éloigner de ce monde cruel
Malgré la bonne pluvieuse saison
Ôter de moi cette tristesse inconsolable
Que mes efforts n’arrivent pas à effriter
Même si ma vie est passable
Je lutterai pour éviter
La colère du terrible cyclone
Car je veux atteindre la belle lune
Je lutterai contre vents et marées
Pour déceler le trou où le rat s’est terré
Même si mauvais est le temps
Je ne veux pas rester nu longtemps
Car les jours derniers
Les hommes lutteront pour de vides greniers.


Constant Ory, in "Un soleil dans tes larmes".