Vos
poèmes

Poésie Française : 1 er site français de poésie

Vos<br>poemes
Offrir
ce poème

Constance BELMONTE

Des hommes et des cités

Le froid du Caire m’a froissée,
Froissés les draps du lit
Un lendemain, une matinée,
Frustrés d’un soleil incertain
Je les quitte sans cesse et en vain,
Ces hommes et ces cités

Espérant y revenir, rêvant de m’y établir
Comme je rêve de m’établir
C’est vers cette solitude imposée par moi seule
Que toujours je reviens
Face à moi-même je sais,
La routine policée d’un quotidien bien pensé

L’abri est illusion et dans ma bouche
S’obstine ce goût amer
Chaque départ, chaque rupture me consument,
Alors dans l’évasion je m’entête, je voyage
Emerveillement éphémère pour un imaginaire
Sans cesse assailli par l’épreuve des faits

Je m’embarque pour d’autres contrées,
Endure de nouveaux désirs d’appartenance
Ce n’est pourtant à moi seule
Que je ne peux appartenir
Seule rime avec seule dans le décor chavirant
De mon insupportable obsession du parfait

Des hommes comme des cités je me lasse,
Inévitablement
Le charme de la nouveauté
Ne durera qu’un mois
Demain je me cognerai
A la fatalité de mes désirs défunts

Tendue entre quatre queues de comètes passant,
Ma couche solitaire
Et moi seule au milieu,
A l’abri du néant
Jusqu’au prochain voyage,
Inexorablement