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Christine GOURDON

Le petit moineau

Gosse des rues, gosse des nues,
De Panam ou de Belleville,
Enfant de la balle et rat des villes
Nous émerveille, nous anime.
Dans vos yeux pétillants,
On devine à chaque instant
Le bonheur ou la détresse,
La douleur ou la faiblesse.
Gosse des rues, gosse des nues,
Enfant de la balle, enfant de Panam,
Votre voix résonne et le public entonne.
Droite et immobile, tel un pantin de fil,
Vot’visage s’illumine,
Votre chevelure l’habille.
Gosse des rues, gosse des nues,
Enfant d’la balle, enfant d’Panam,
Coquatrix ou Leplée,
Vos amis de fortune
Pour vous, auraient tout fait,
Même décroché la lune.
De Belleville, vous partez,
Pour les Champs, retrouver,
Le succès, vous le savez,
Est tout près, à votre portée.
A force de Fréhel chanter
Votre voix se fait remarquer
Par ce géant de cabaret, et
LA MÔME PIAF vous devenez.
Môme de la cloche, n’a pas la vie rose
Dans ce dédale de vraie misère,
Il ne suffit pas d’une prose
Pour affirmer sa lumière.
Gosse des rues, Gosse des nues,
Enfant d’la balle, enfant d’panam,
L’Hymne à l’Amour, votre sauveur,
Désormais vous transporte à New-York.
Devenue star, outre atlantique,
Votre vie est alors sympathique.
L’amour, bientôt, vous rencontrez,
Cerdan vous apprend le mot JE T’AIME
Pour lui, vous pourriez voler la fortune,
Ou encore décrocher la lune.
Car Dieu réunit ceux qui s ‘aiment
Le destin est plus fort,
Il vous le reprend aux açores,
Dans cet avion qui devait,
Pour un soir, vous le redonner…
Ce destin qui s’acharne,
Votre santé diminue.
L'alcool, la morphine en surdose,
Seule, la foi entend vos prières.
Jézébel, Mon Dieu, La Vie en Rose,
Devenus succès intemporels,
A jamais entendus, fredonnés,
Resteront en mémoire combien d'années ?
La maladie grignotant du terrain,
Vous avez offert votre main,
A ce jeune et beau Théo,
Avec qui vous avez fait un joli duo.
Alors que j'allais avoir 6 ans,
J'ai appris, je m'en souviens encore,
La signification du mot Mort.
Vous étiez partie, vous délivrant,
De ce mal si angoissant
Qui vous rongeait, maintenant,
La nuit, le jour, depuis des ans.
5 décennies se sont écoulées,
Sur les ondes, on fredonne vos succès.
On connait vos chansons, votre vie,
On voudrait vous garder... pour la vie...