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Christian CALLY

Séparation

Adieu, mon bon ami qui, dans mes heures tristes,
Consola mes chagrins et pacifia mon coeur,
En ingrat que je suis, je délaisse les pistes
Que nous suivîmes, seuls, avec tant de ferveur.

Nous fûmes très unis, le destin nous sépare,
Comment ne pas souffrir d'être si loin de toi,
Car c'est en Australie, où mon sort me prépare
A m'exiler d'ici ; je suis en désarroi.

En y pensant, les pleurs sillonnent mon visage,
Et ma gorge se serre, étouffant mes sanglots,
Je ne veux pas partir, ni faire ce voyage ;
Mon pays m'a trahi par d'injustes complots.

Est-ce au revoir, adieu ? je suis plein d'espérances
Qu'un jour, pas trop lointain, tu viendras me trouver ;
On maintiendra nos liens par nos correspondances,
Et, qui sait ? si le sort voudrait nous regrouper.

Bientôt, je m'en irai, et toute ma famille
Quittera ces logis, qui nous ont tous bercés,
Car c'est vers l'inconnu que le sort éparpille
Tous ceux qui, maintenant, se sentent déclassés.

Il n'y a plus d'avenir, pour toute la jeunesse
Qui pensait qu'elle allait travailler librement,
Qu'elle allait partager le respect, la largesse
Qu'eurent tous nos aïeux, si généreusement.

Hélas, mon cher ami, je dois quitter Le Caire,
Ma ville de naissance et berceau de mon coeur ;
Je n'ai jamais pensé qu'un avenir précaire
Me forcerait à fuir, pour trouver mon bonheur.

Tu devras, toi aussi, tirer ta révérence,
Pour poursuivre tes cours à l'université,
Viendras-tu à Melbourne, ou iras-tu en France ?
Ton choix sera dicté par la nécéssité.

Je suis certain qu'un jour nous pourrons nous rejoindre,
Et préparer, tous deux, de très beaux avenirs,
Ce jour sera béni, car je pourrai t'étreindre,
Et renflouer, ensemble, un tas de souvenirs.

Christian Cally.
1947-2001.