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Christian CALLY

On va à la Dérive

Les choses qu’on se dit, le soir, sous les étoiles,
Et les choses qu’on fait sous le couvert des voiles,
Sont les choses qu’on dit à notre confesseur,
Qu’on ne promulgue pas par un sens de pudeur.

On va se confesser pour quelque turpitude,
C’est un acte banal, qu’on fait par habitude,
Car, généralement, ces péches passionnels,
Sont de nature intime et, toujours, personnels.

Nous sommes tous pécheurs, nous péchons par faiblesse,
Nous avons hérité nos gènes de mollesse,
De ces premiers humains, Eve, Adam et Caïn,
Et nous avons suivi, de déclin en déclin.

En parlant des péchés, on doit parler des crimes,
Qui nous entourent tous et qui sont anonymes,
Les abus contre tiers, hommes, femmes, enfants,
Qui meurent de famine où d’actes dégradants.

Nous avons enterré toutes nos consciences,
Au plus profond des puits de nos insouciances,
Les siècles se sont tus de nos transgressions,
Et nous avons perdu nos inhibitions.

Le pèché, de nos jours, est la monnaie courante,
Que pratique, partout, la classe dirigeante,
Mais les peuples aussi, se refusent de voir,
Les abus perpétrés par les gens au pouvoir.

En détournant nos yeux, nous sommes tous coupables,
Du grand désintérêt vers tous ces misérables,
Qui souffrent du Sida, de tous ces sans-abri,
Et tous ces pauvres gens qu’on met au pilori..

Nous acceptons, passifs, les guerres sanguinaires,
Nous laissons, sans mot dire, agir les tortionnaires,
On viole notre honneur, à tort et à travers,
Le crime des banlieues n’est plus qu’un fait divers.

C’est triste de nous voir aller à la dérive,
Mais nous ne savons plus quelle est l’alternative,
Le courant nous emporte et nous ne savons pas,
Que notre frêle esquif est perdu sans compas.


9 Février 2004