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Christian CALLY

Ma vie (en bref)

Je pense à mon enfance, avec grande tendresse,
Je l'ai passée au Caire, ainsi que ma jeunesse ;
J'ai beaucoup d'affection pour le peuple Egyptien,
Pour vingt-cinq ans je fus un bon concitoyen.

Le pays m'a donné le bonheur, l'abondance,
J'ai traversé mes jours, jusqu'à l'adolescence,
A vivre sans soucis ; mes tout premiers amours,
Mes tout premiers baisers resteront, pour toujours,
Dans l'écrin de mon coeur, qui depuis ensorcellent,
Mon âme de poète, aux rythmes qui ruissellent
De souvenirs d'antan, rallumant mes désirs,
Quand la muse, à son gré, m'accorde ses plaisirs.

Tout s'ecroula, soudain, de gros et noirs nuages
Assombrirent mes jours par de violents orages,
J'ai dû quitter, hélas, mon vieil ami le Nil,
Pour tenter de me faire un futur en exil.

J'ai débarqué, craintif, au vieux port de Melbourne,
Et depuis cinquante ans, c'est là que je séjourne ;
J'ai fondé ma famille et créé un foyer,
J'ai fait belle carrière, et je veux m'employer
A bénir, pour toujours, cette terre d'asile,
Qui, généreusement, m'offrit un domicile.
Je ne regrette pas mon long exil forcé,
Car je me sens chez moi, non plus un déplacé.

J'ai parcouru le monde et fait de beaux voyages,
J'ai séjourné partout, dans villes et villages,
Emerveillé, j'ai vu des levers de soleil
Epandre sur le sable un manteau de vermeil ;
En Norvège, j'ai vu des vagues congelées,
S'ériger, se figer, comme des mausolées.
J'ai suivi les déserts, en Afrique du Nord,
Et senti les frissons du Geirangerfjord.

J'ai visité beaucoup de beaux pays du monde,
Mon Vade-Mecum fut ma vieille mappemonde.
J'ai vécu en Afrique, en Italie, en France,
J'ai fait quelques séjours à Milan, en Florence,
J'avais un pied à terre, au centre de Menton,
Où je passai trois mois à faire le glouton.

J'ai séjourné quatre ans à savourer Athènes,
Le souvlaki, l'ouzo, mémoires si lointaines ;
A Washington, j'ai fait un des plus beaux séjours,
C'est là qu'enfin mon âge arrêta mes labours.

Je vois à l'horizon le soleil qui recule
Dans les flots, annonçant l'heure du crépuscule,
J'ai vecu ce soleil dès la pointe du jour,
Quand le coq a lancé son cri pour son retour,
Ce beau matin brillant fut mon adolescence,
Qui me fit, à midi, perdre mon innocence ;
Mon jour s'est écoulé, je rejoins le soleil,
Pour sombrer, avec lui, dans l'océan vermeil.

Christian Cally.
9 Janvier 2003.