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Christian CALLY

Le désert

Les sables du désert, comme les corps de femmes,
Embrasent tous les sens d'incandescentes flammes,
Lorsque le khamsin souffle, il assoiffe les coeurs,
Et fait reluire au loin des mirages moqueurs.

Des sables de passion esquissent ces mirages,
Qui montrent aux amants de brillantes images,
Un monde tout nouveau s'ouvre devant leurs yeux,
Ils ouvrent grands leurs bras pour accéder aux cieux.

Ah ! ces rondeurs de femme, ah ! ondulantes dunes,
Qui réveillent les sens, découvrants les lacunes,
De ce corps souple et chaud, émanant des senteurs,
Qui font flancher l'esprit, excitant les ardeurs.

Parcourant le désert, si difficile à suivre,
L'homme, souvent, se perd ; pour vaincre et pour survivre,
Il lui faut de la chance, avant de découvrir,
L'accueillante oasis, qui vient le secourir.

Car d'oasis en oasis, il jalonne sa route,
Quand, enfin, il atteint cette oasis qui l'envoûte,
Elle apaise ses peurs, satisfait ses désirs,
Et l'entoure de soins pour tous ses avenirs.

Mais le désert poursuit ses courses dramatiques,
En recréant, toujours, des dunes érotiques,
Le khamsin, le simoun, troublent souvent la paix,
Engloutissant l'oasis, sous ses sables épais.

Car le sable, en fureur, s'acharne sur les dunes,
Il change le tracé des monts et des lacunes,
Ce nouveau canevas sépare les amants,
Qui sont déboussolés, sous ces noirs firmaments.

Leur dérive devient plus déchirante et triste,
Car ils perdent le pied, en délaissant la piste,
Pour étancher leur soif et calmer leurs désirs,
Ils trébuchent dans des éphémères plaisirs.

Car le désert est dur, il est impardonnable,
Il est un ennemi, cruel, impitoyable,
Quand les amants s'en vont, chacun de son côté,
Le sable leur remplit le coeur de cruauté.

Eventuellement, la caravane passe,
Découvre, tout blanchis, les os d'une carcasse,
Qui gisent tristement, exposés par les vents ;
Ils seront oubliés sous les sables mouvants.

Christian Cally.
Décembre 2002.