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Christian CALLY

Gaspillage

Jeunesse aux jours dorés, je t’ai donc dépensée !
Oh ! qu’il m’en reste peu ! Je vois le fond du sort,
Comme un prodigue en pleurs le fond du coffre-fort…

(Victor Hugo) Les feuilles d’automne – XXXVI - Novembre 183






Comme un petit ruisseau, ma vie a glouglouté,
Et coulé lentement jusqu’a la grande mare,
Son chemin n’a toujours pas été velouté,
Car son parcours, souvent, fit un grand tintamarre.

Je cherche ma mémoire, avec alacrité,
Pour retracer mes pas aux jours de ma jeunesse,
Et je suis ébahi par ma témérité,
Pour avoir gaspillé cette belle richesse.

Et me voici assis, comme un prodigue en pleurs,
Les larmes du ruisseau dénoncent ma faiblesse,
Pour avoir dépensé les pétales des fleurs,
Que j’aurai dû garder pour jouir ma vieillesse.

Jeunesse aux jours dorés, si tu savais comment,
L’usure de ton sort te mettrait à l’épreuve,
Tu te serais muni de ces précieux moments,
Pour ralentir le cours du ruisseau dans le fleuve.

Hélas, quand le temps vient de retourner au port,
Il nous reste très peu des plaisirs du voyage,
Nous n’avons rien gardé dans notre coffre-fort,
Pour alléger le poids qui pèse sur notre âge.

Christian Cally
1er Mars 205

Copyright C. Cally 2005