Femme
Pour ne pas, pour ne plus jamais pleurer,
Ne rien dire, ni même se rappeler.
J’ai peur alors, j’ai mal mais je l’ignore
Au ventre, au cœur, et partout dans mon corps.
Si vite, on sait toujours si bien se blesser ;
Les coups de poings que la vie nous balance,
On les reçoit, on les ressent après,
On pleure soudain, mais toujours on avance…
Et pour ne plus jamais tomber
A terre ; et pour ne plus jamais crier
Le mal qu’on a, du désir, de l’absence,
Tout ignorer encore, la fin de l’innocence.
J’ai trop perdu, tant de choses si vite,
Des illusions, des souvenirs et des rites
Je me replis tout au fond de moi même,
Je prie, je doute, je voudrais que l’on m’aime.
Quand la nuit vient, soudain, enfin, tout se repose,
Je me détend, j’oubli toute névrose,
Il y a le doute, toujours et puis aussi l’espoir,
Certains regards, certains mots dans le soir…
Pour ne plus, pour ne pas pleurer encore,
Devenir femme au regard enivrant,
Toujours plus forte, toujours belle encore
Le temps guérit et soulage souvent…
