Vos
poèmes

Je veux Te prier davantage,
Non pour moi-même mais pour Toi.
Pas pour en tirer avantage,
Juste pour T'offrir un bon toit
Ce soir.

Car Tu ne sais où reposer
Et ne Te reposes d'ailleurs
Jamais qu'en donnant le meilleur
De ce que Tu n'as pu oser :
L'Espoir.

Pourtant, Toi le pouvoir suprême,
Qui as toutes cartes en main,
Qui pourrais dire au lendemain :
"Je règle ici tous tes problèmes,
Pour voir !",

Tu as renoncé à Ta Gloire
Pour remettre en nos mains, les hommes,
La Rançon qui Te faisait croire
En nous, pauvres bêtes de somme
Si noires.

Comme un sans-abri dans le froid,
Tu couches dehors et mendies
(À nous le douillet Paradis,
À Toi l'enfer et ses effrois),
Hagard.

Nous sommes débiteurs de Toi
Et pourtant poursuivons nos routes
Dans de bien chaleureuses soutes
Que nous pensons tissées de joie,
À part.

Quand cesserons-nous d'espérer
En nos miroirs aux alouettes ?
Quand cesserai-je de terrer
La Vie, la seule, qui soit chouette,
Ignare ?

Des mots, des mots, toujours des mots :
Et rien qui vienne à l'horizon !
Me bercerai-je d'illusions
Encor longtemps (camé des maux),
D'histoires ?

Que puis-je Te promettre encore ?
J'ai tout épuisé jusqu'ici :
La prière du coeur, du corps ;
Cependant les mêmes soucis
Pour phares.

Ah! si mes pensées pouvaient être
Toujours en Toi, toujours au calme !
Mais le monde, tout me réclame :
Étendue vide et triste tertre,
Cafard !