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Bernard MIALON

Un six juin

La nuit se meurt et l'océan
Lentement, ses enfants libère,
La nuit se vide et le néant,
Nullement ne désespère.
Déjà se dessinent les ombres,
Le vacarme écrase les bruits,
Maintenant l'écume moins sombre
De sa blancheur détruit la nuit,
Effrayés, les oiseaux se cachent
Où l'homme ne viendra jamais,
Sur les galets naissent des taches,
Coquelicots qui enflammés,
Longuement embrasent ce jour
Où scintillent tant de larmes,
Où tant de sang, à contre-jour,
Jaillit soudain du cœur des armes.
Le jour se meurt et l'océan
Lentement libère le ciel,
Laissant fleurir des rougeoiements
Où semble pleurer le soleil.