A mes désirs tu as mis le feu, Toi mon goûteux fruit défendu ! Ces mangues qui percent ton corsage, Tu m'interdis de les cueillir, O fille cruelle qui te défends De vouloir embraser mes sens, Accorte pucelle qui me charmes Et tant t'amuses à mes dépens; Tu te crispes quand je te lutine, Et tes pensées moi je les devine, Quand sur ton mignon petit nez, Je dépose un charmant baiser Et que, farouche, tu me repousses En feignant d'être très indignée; Devant ton regard courroucé, J'hésite entre deux attitudes : Fou-rire ou fausse indifférence; Souvent les hommes se font piéger Par de bien séduisantes garces Qui savent leur faire des avances A les rendre complètement dingos, Mais qui, ensuite, se font prier Jusqu'à ce qu'ils aient le coeur blessé.