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Bely SAMET

Colère

J’ai le droit d’avoir envie de gueuler,
De hurler tout mon soûl,
Quand cette fichue maladie m’envoie direct
Au cent sixième dessous,
Quand je ne contrôle plus rien dans un monde
Soudain devenu fou,
Quand l’existence est trop sombre
Et pénible à vivre je l’avoue,
J’ai le droit d’avoir envie de gueuler,
De hurler tout mon soûl,
Et si je ne l’ai pas je m’en fous,
Je le prends un point c’est tout !
J’ai le droit d’avoir envie de prendre
Rapidos mes jambes à mon cou,
Quand la vie décide de changer de cap,
De virer de bord tout à coup,
Qu’elle s’amuse à m’expédier
D'une pichenette dans l’infecte gadoue,
Qu’elle rigole de mes problèmes, me malmène,
Me maltraite, me secoue,
J’ai le droit d’avoir envie de prendre
Rapidos mes jambes à mon cou,
Et si je ne l’ai pas je m’en fous,
Je le prends un point c’est tout !
J’ai le droit, pour ne pas m’écrouler,
De mettre à terre un genou,
Quand je veux réunir toutes mes forces
Pour vivre digne et debout,
Quand il me faut reprendre mon souffle
Pour repartir doux, tout doux,
Pour continuer mon destin en compagnie
De ce fléau que je désavoue,
J’ai le droit, pour ne pas m’écrouler
De mettre à terre un genou,
Et si je ne l’ai pas je m’en fous,
Je le prends un point c’est tout !
J’ai le droit d’avoir envie de chanter, danser
Et vivre encore un peu avec vous,
Comme avant que vous ne m’abandonniez
Brutalement comme un voyou,
Je vous veux toute à moi et n’accepte pas
Que notre union se dénoue,
Vous, Glorieuse Santé, faites que vous me reveniez
Et que tourne la roue…
J’ai le droit d’avoir envie de chanter, de danser
Et vivre encore un peu avec vous,
Et si je ne l’ai pas je m’en fous, je fais comme si,
Je fais avec, un point c’est tout !
Mais vous, vous avez le droit de refuser
Refuser d'entendre brailler mon courroux,
Vous avez le droit de me trouver insupportable
Et trop injuste avec vous,
Vous avez le droit de vous protéger,
De vouloir fermer à double tour le verrou,
Vous avez le droit de vouloir vous éloigner
Tout doucement à pas de loup,
Vous avez tous les droits et si vous ne les avez pas,
Prenez-les, je m’en fous !