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Barthy TARDIER

Marrakech

Terre rouge, terre de sang
Coagulé par le soleil : la voiture, la mobylette,
Verte-la-calèche, l’âne « petits pas »,
La sandale,
Soulève la poussière invisible,
Sèche,
— dur-jaune-d’œuf-effrité.

***

Place Jeema-el-Fna (la nuit) :


Derrière les étals de graines par-couleurs-rassemblées,
Et ceux où l’on presse l’orange — ou la mandarine —,
Bleuit l’acétylène ;

Un conteur dont l’œil noir, petit, est une luciole,
Assis en tailleur,
Imprègne un cercle d’hommes ;

Cinq ou six frères font sortir une mélopée
De leurs instruments ;

Et plus loin,
Sur un tambour de métal,
Un homme long et mince et
Par-des-voiles-travesti-en-danseuse,
Telle une corde verticale,
Fait tournoyer son ventre.

*

Une centaine de mobylettes gît, troupeau abandonné, devant
Un
Mur rouge
Sur-lequel, dans des rectangles, rugissent des karatékas.

***

Parc ...


C’est à peine une oasis, « à la française »,

Placidement
Les étudiants apprennent les nervures
Des feuilles fraîches de leurs cours,
Où les vélos
Se reposent mollement,
Où se rafraîchissent les chiens
A l’ombre
Des
Longues-mains-aux-doigts-aigus.

On s’attendrait à voir de l’eau.

*

— Mais il y a la poussière.