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Arwen GERNAK

Phoenix ne brûle plus

Pataugeant dans les méandres de mes doutes,
Alors que mes pensées étaient tournées au-dedans,
Un oiseau couvert de suie vient croiser ma route
Et me raconte sans un mot, tous ses tourments.

Du fond de sa prunelle, geyser toujours impatient,
Se lit l’histoire d’une vie, le récit d’une mort.
Son œil éteint et captif de ce passé trop avilissant
Veut se fermer mais tente un ultime effort.

D’une main douce je caresse ces plumes de jais
Il est glacé ce somptueux manteau sans doublure.
Il semble avoir traverser de polaires contrées
Il n’émet qu’un soubresaut : je suis torture.

Il entrevoit ce qui n’a pas été, ce qui a fuit
Il hait la tendresse du geste qui se veut baume
Il résiste, enfin essaye, à mon élan de folie
Qui voudrait lui offrir le feu de mon royaume.

« Phœnix, ne fut-ce que le temps d’un soupir
Vient te reposer dans cette main tendue.
Vient boire à cette écuelle, une goutte d’élixir :
L’ardeur de l’oiseau de feu te sera rendue. »

Mais l’oiseau est craintif et n’ose plus croire,
Tel le chat du proverbe, s’encourt et puis s’envole.
Mon amour d’oiseau, ce n’était qu’un brin d’espoir
Que ma main cajoleuse voulait t’offrir en obole.

Tout habillé de cendres, le long de ses couloirs
Mon ami ailé s’en retourne sans bruit
Couver les joies anciennes devenues noires
Qui tout autre que lui auraient détruit.

16-04-05