L’avez-vous déjà entrevue, Des brumes avoisinantes Traverser votre jardin, Pâle fantôme en robe blanche Frissonnant sur son ombre, Transparente sur ses hanches Les yeux taris, hagards, Elle erre et se penche Sur le cours de vos vies Paisibles et pervenche Elle désespère son fol Hamlet, Pauvre démente.
Si, d’aventure, vous l’apercevez, De grâce silence ! Ne troublez point Son incursion innocente ! Contemplez-la, Cette robe blanche de souffrance : Elle ne s’attardera pas, La douce errante Et vous laissera ce doute, Cette incertitude lancinante : ‘L’ai-je rêvée, cette Ophélie, Blanche dame des brumes avoisinantes'.