J’avance non sans mal, dans ce marais hanté, Chaque pas est un vice de plus à noter, Ici Dieu est chanté, ô le prêtre éhonté, Et les plaintes à jamais braillées, enchantées.
Le coton se morfond orphelin des apôtres, Que furent ces gens là, outil de ce bas monde, J’entends encore les cris de ces hommes pleutres, Qui marquaient les syncopes de leur cuir immonde.
Je veux ce terrain gras, aux musiques arables, Me perdre à l’infini des pleurs trop oubliés, Me lacérer la peau aux ajoncs si coupables, Les quelques indigents se soumettent troublés.
Ô Louisiane, bourbier vierge d’humanité, Je crois t’apercevoir au détour des névroses, J’ai besoin de pourrir, de jouir d’insanités, Me complaire abattu dans ta chaleur morose…
