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Annie AVRIL

Odeurs de souvenirs


Peut-on laisser croupir dans une confusion
Les sentiments d’hier, sentiments d’affection,
A-t’on le même droit de laisser s’enliser
Les bribes d’une vie à jamais envolée !

Si hier n’est plus ce qu’est le présent d’aujourd’hui
Aujourd’hui qui n’existe que par ce que fût hier,
Hier qu’on aurait aimé prolonger dans demain,
Ce demain incertain aux rides du temps qui fuit !

Avec des souvenirs qui baignent le passé,
La vie comme un puzzle émerge du néant,
Château de sable instable où les dés sont jetés
Cotre vents et marées qui sondent l’océan !

Vous ne me suivez plus, je frôle l’incohérence,
Moi-même je m’y perds et m’accroche aux parois,
Mes mains y sont crispées et s’usent sur l’absence,
L’angoisse me tenaille, gonfle mon désarroi !

Une vie à reconstruire est une pénitence,
Dès qu’arrive demain, demain qui s’entortille,
Vient la marche à tâtons dans la désespérance
Des années qui s’agrippent comme d’affreuses guenilles!

Pourtant hier c’était hier et n’est plus ce matin,
Car hier, Ah ! Hier est mort de n’avoir pas su vivre,
A quoi sert-il de geindre, de pleurer son destin,
Arrachons ce suaire qui voile nos yeux ivres !

Demain viendra peut-être avec d’autres idées,
Si nous le voulons triste, il restera morose,
Si notre cœur décide de se vêtir de gai,
Le grimoire du temps pansera la nécrose !

Un départ se prépare comme l’oiseau sur la branche,
Prendre son mal en patience, attendre l’heure venue,
Sentir son cœur gonflé d’un regain de revanche,
Au bout de ce chemin, trouver la main tendue !

Toute vie, don d’un ciel qu’on ne définit pas,
Doit, par je ne sais quel mystérieux augure
Battre sans s’arrêter jusqu’aux derniers tracas,
Pour effacer les rides des profondes blessures !

Epoussetons le froid et la glace du silence,
Insérons, sans relâche dans l’absence qui ronge
Des flashs de répit où flotte la patience,
Hurlons la vérité qui détruit le mensonge !

En brodant de dentelle le chagrin qui vous broie,
Un jour peut-être armé d’effort de tolérance
Envers ce monde cruel qui jadis vous aimât,
Vous arracherez les griffes des affres de la souffrance !

Armez-vous de patience, la raison n’a pas d’âge,
Aujourd’hui en forçant la décision du temps,
Vous traverserez les heurts et chaos de l’orage
Pour renaître bientôt dans un clair temps présent !