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Ambre DELUNE

La dernière danse...

Le serpent qui avance à l’orée de la nuit
De son œil affûté perçoit les mouvements
Il ondule alangui sous le poids de l’envie
Analyse les sons, le moindre agissement
Elle est faible la proie celle dont il veut l’âme
En reptation habile il s’en va l’approcher
L’enrouler peu à peu à ses perfides lames
La séduire en anneaux dépliés à ses pieds
Il a belle couleur il semble son allié
Tant et si bien qu’alors l’atroce maléfice
Ne se distingue pas car de ses bracelets
Il en use d’appâts pour la prendre à son vice
Le bal peut commencer, c’est la danse des sens
Frôlements délicats, vipérines caresses
Voluptueux lacets mêlés à l’indécence
Attouchements sensuels simulés de tendresse
Le spectacle est plaisant on les croirait amis
Comme le bleu au ciel la vague à l’océan
Un jeu-complicité, une alliance infinie
Mais le terme n’est rien qu’un vil envoûtement
Le charme va agir, la victime innocente
Se laisse ensorceler au son des sifflements
S’échappe en transe étrange en sautes élégantes
Sans percevoir la mort qui l’attend au tourment
C’est le serpent charmeur qui siffle pour séduire
Le cobra venimeux qui régit tout en maître
Car il veut prendre tout jusqu’au dernier soupir
Sans rien donner de lui que son baiser de traître
Peu à peu peau à peau l’animal au sang froid
Juge au frôler du corps la peur et l’impuissance
S’enfièvre de son fiel pour provoquer l’effroi
D’une ignoble mouvance en écho au silence
Elle est frêle la proie sa faiblesse la perd
Elle se veut garder les yeux ouverts pourtant
Mais quand l’odieuse bête à ses anneaux l’enserre
Elle s’épuise alors en râles effrayants
Les esprits sont perdus le pénible s’annonce
Douloureux et cruel comme on plante un couteau
Et la morsure ouverte augure la réponse
A sa chair mortifiée dans un dernier sanglot
De la langue fourchue est sorti le venin
Il pénètre la peau comme un feu dévoreur
Qui lui brûle le cœur de son fluide assassin
Le combat est fini, le serpent est vainqueur
La lune est apparue une dernière fois
Dans la pénombre glauque où l’ombre l’a trahie
La vie s’en est allée, elle est faible la proie
Trop fragile à lutter contre la félonie