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Ambre DELUNE

Au cordeau...

Et je tirais sans fin sur le fil de la vie
Je chutais, je tombais, sans pouvoir parvenir
A entrevoir l’extrême où devoir aboutir
Tout en y espérant une navette amie

Oh bien sûr le coton s’effiloche rapide
Il dentelle les jours comme on perfore une âme
Mais ma vaillance alors, tel un loup qu’on affame
Redoublait de sang-froid, décuplait mon cupide

Oh bien sûr j’ai souffert, mais les mains écorchées
Avaient beau s’ensaigner, je ne ressentais rien
Que ce meilleur au fond, allié pour mon bien
A ma passion de vivre, à ma rage d’aimer !

Et je tirais sans fin sur le fil du rasoir
Ne sachant pas vraiment si le risque à courir
Me ressusciterait tout comme il put mourir
Si je ne tentais rien, pas même l’illusoire !

Oh bien sûr je tendais de voir à l’autre bout
Transparaître un esprit tel un esprit de corps
Ou une âme jumelle ou un autre homme encore
Celui-là qui serait ma moitié ou mon tout

Oh bien sûr j’ai passé des heures à user
Ces longs cordons de moi jusqu’au bout de mon cœur
En pensant écourter les peines, la rancœur
En ne m’épargnant pas de les désabuser

Et je tirais si fort à l’encre de mes plaintes
Dans un dernier effort visant l’absolution
Et je tirais si fort, que vint la solution
Découverte au tracé de l’amour labyrinthe !