Je me sens nue face à l'immensité. J'aimerais me glisser dans le paysage. Devenir goutte d'eau dans la mer agitée, Ou petite étoile dans le grand ciel sage.
Minuscule graine donnant un beau fruit, Ou vague d'écume caressant le rocher. Léger brin d'herbe, emporté sans un cri, Ou courant d'air errant sans regret.
Qu'il est triste d'être un Homme, Qu'il est doux de vivre comblé... Comme l'océan qui lèche la pierre, lui donne forme, Ou comme les nuages par le vent poussés...
Vivre pleinement, goûter les saveurs inconnues Offertes par la satisfaction des sens. N'est-ce pas une quête vaine parce qu'incongrue ? L'Homme n'égalera jamais la nature intense.
Mais un jour, la Terre pardonnera. Un nouveau soleil étincellera. Une vie sauvage à mon corps s'offrira, Et je sillonnerai le monde pas à pas...
