Sur terre ou dans les airs, rien n’est différent ; Les corps s’en vont et viennent avec les mêmes lois ; On s’élève et on se risque à l’écrasement, Et on ne peut monter que si l’on est en-bas.
Comme sur un trapèze, on balance sans fin ; Accrochés à nos vies, on monte, on redescend ; L’amour, l’argent, la joie, tout part et tout revient, On ne fait qu’évoluer avec le sens du vent.
Si l’on est entraîné, on sait ce qu’est la chute, On peut bien préparer les lâchés dans les airs, On sait comment agir pour que notre corps lutte Avec la gravité qui nous ramène à terre.
Alors la vie est belle puisque vue d’en-haut, On se sent plus léger et les gens nous admirent ; On peut rester en l’air, si l’on est assez haut, Et vivre très longtemps, pas besoin d’aile en cire.
Inversement, un jour, la vie peut s’écrouler, Si le trapèze glisse et que les mains dérapent, On peut perdre beaucoup à trop vouloir monter Et percevoir enfin que le Sort nous échappe.
Sur terre ou dans les airs nous sommes tous égaux, On balance sans fin jusqu’au terrible envol. La vie est un trapèze et la mort un défaut Dans le filet censé nous rattraper en vol.