Le verre ne se bat pas comme le fer sur l’enclume Il s’étire comme la cire que ramollit la flamme Comme la poésie qui se sert d’une plume Le verre a vocation d’extérioriser l’âme
Il se montre aérien aussi léger qu’une plume Il ne cèle jamais rien de la vie qui écume Ni du vaste univers où les étoiles s’allument Il joue de la lumière qui lui sert de costume
Pour faire passer l’âme dans le chas d’une aiguille Il peut être aussi fin qu’un cheveu ou qu’un fil Car le verbe sait se fondre et changer d’apparence
Comme il peut feindre il peut se teindre ou bien se peindre Sans jamais pour autant perdre sa transparence Et cette magie du verbe n’est pas prête de s’éteindre