Les vers ont dévoré mon enveloppe de chair Mes os hors de leur gangue sont tombés en poussière Dépourvu de matière je ne pèse plus rien J’erre comme un fantôme dégagé de tous liens
J’hante l’obscurité comme un rai de lumière Nul ne voit mon aspect je me cache à dessein Il flotte autour de moi un voile arachnéen Comme un halo entoure le visage d’un saint
Ni le rire des filles ni l’arôme du vin Ne me cause de l’émoi, désormais, je me sens vain Mon âme ne vibre plus aux accords de la harpe
Aucun bras féminin ne me fait une écharpe Je n’inspire plus personne pas même les devins Quand je reviens c’est sous la plume d’un écrivain