D’abord ce n’est qu’un ru un mince filet d’eau claire Qui frisonne et gazouille sur l’herbe verte et tendre En grandissant il mue cherche à se faire entendre Il se change en dragon qui lance des éclairs
Cravachant jour et nuit il saute des parois Et dévale les pentes en avalant les pierres Les pupilles rétrécies glaçant d’effroi ses proies Dans sa rage il écume et se charge de terre
Sans prendre de repos sans songer à s’étendre Sans même se retourner ni même nostalgie Fuyant telle la couleuvre et visqueux tel un ver
Comme descend la rivière en traçant des méandres Il rampe sur le sol s’étire et s’élargit Finit par s’essouffler et se jette dans la mer