Vivant en société appelée fourmilière C’est une vaste prison faite de noires galeries Ce minuscule insecte mène une vie routinière Elle se montre économe et jamais elle ne rit
Le temps qui tout dévore entretient son ardeur Portant de lourds fardeaux avec un grand courage Par tout temps en tous lieux elle se montre à l’ouvrage Nul chant entrainant n’adoucit son labeur
La fourmi en ce monde mène une vie austère Chargée de provisions glanées ici et là Elle ne songe guère à Dieu ni même à l’au-delà
Elle est vêtue de noir comme un homme d’église Et comme un voyageur transporte sa valise En fuyant la lumière elle s’enfonce dans la terre