La Nature a voulu que l'homme aille semer Au ventre de la femme une gerbe de vie, Qu'elle accueille en sa chair et la fasse germer La graine de l'amour et l'amour de l'envie.
Le sort a, pour mon compte, été surnaturel. Mon cœur est une terre, ô combien trop fertile Où tu semas le doute en un jeu passionnel Me faisant le fils père d'un souvenir stérile.
En moi je te nourris comme on porte un enfant Et tout seul dans la nuit, je fais de longs discours. Je caresse mon ventre et regrette en pleurant Que cet événement ne voit jamais le jour.
Je commence à vieillir enceint de ta présence, Privé d'accouchement, sans espoir de retour Mais sur le papier blanc, je fais ma délivrance. L'enfant que tu m'as fait porte le nom d'Amour.