Une humble jupe rouge sur un corps si fragile. Que le vent libertin agite et fait frémir Révélant aux voyeurs une jambe gracile Une candide beauté qui lui va à ravir
Cette rose du pauvre ne peut pas se cueillir Elle vit dans les fossés ou aux fonds des ravins Cette rose de pourpre se refuse à s’offrir. Aux vases de cristal, elle préfère les chemins.
Elle ne supporte pas la caresse d’une main Même celle de l’enfant qui ne veut lui faire mal Elle est faite pour la terre ignorée des humains Et joue de sa beauté comme une femme fatale.
Le peigne de Vénus et le bleuet d’azur Sont ses proches amis dans ce pauvre terrain. Quelques pavots dodus issus de la culture Rivalisent de splendeurs dans de cossus jardins.
Tu as choisi d’être humble frêle coquelicot. Tu n’orneras jamais les coiffes de calicot. Tes quatre pétales rouges sont autant de baisers Que les fées ont posées sur ton cœur velouté.