Dans l’au-delà, il n’y a plus de limites. C’est du moins ce dont il faut se persuader, Avant que la vie, pour toujours ne nous quitte, A moins que ce soit le contraire à avaler.
Nos battements de cœur se décomptent longtemps, Avant que le dernier vienne faire total. On ne compte pas les orgasmes des amants, Auxquels il leur faut pourtant mettre un point final.
Les câlins chauds des êtres chers sont tous donnés, Sans qu’on ne pense jamais les additionner, Dans une série finie à revisiter Le jour où la tendresse pourrait s’épuiser.
Les doutes pendent au cou des certitudes, Dans une étreinte qui attend pourtant sa fin Dans sa longue quête vers la plénitude, Pour que rien jamais ne devienne trop certain.
Les poètes ne savent pas braver la mort, Ils ont trop de courage à ne pas gaspiller. Ils laissent ce grand chantier aux toréadors Et à leurs beaux taureaux qui n’ont rien demander.
La vie n’est pas une dette, ce n’est qu’un prêt, qui se solde quand on vient à rendre l’âme, Dernier souffle à l’abandon de tout intérêt. Pour l’au-delà, nul ne connaît le sésame.
