Questions sans réponse criées de tous les temps Au bords incertains de l’orée de nulle part : Pourquoi toi, pourquoi moi, pourquoi ces entretemps Aux heures égarées, cadavres de placards ?
Le penseur de Rodin ne pense pas vraiment. Il se tient la tête pour qu’elle ne tombe pas Sous le poids pesanteur tellurique du temps. Il est absent à sa vie, ne se pense pas.
Le regard si profond, d’une vache allongée Dans son pré en rumination délicieuse, Renvoie tous les philosophes désespérés Aux jouissances des jours, très capricieuses.
Quand viendra le grand effondrement d’étoile D’un soleil électronucléaire refroidi, Les pensées inactives mettront les voiles Vers l’horizon des humanités englouties.
Il n’y aura plus de question morte à poser. Plus personne ne pourra alors entendre Les réponses, qui viendront se précipiter Dans le trou noir d’un espace à se surprendre.
Les pierres savent les secrets impermanents, Qu’elles gardent silence aux êtres trop curieux. Elles pèsent, magnétiques éternellement, Sur le sort des Terriens et leurs amours de feu.